Tour d’horizon du secteur : tous égaux face à la crise ?

Après deux mois de fermeture liée à la pandémie de COVID-19, les commerces ont enfin pu rouvrir leurs portes. Un bilan contrasté s’est très vite dessiné laissant planer de fortes craintes de la part des petits commerçants. Quel constat peut-on faire aujourd’hui ? A qui profite la réouverture ? Que peut-on envisager pour l’avenir ?

 

Un climat de consommation historiquement bas

Le paradoxe économique

La crise sanitaire actuelle a plongé une partie des français dans de grande difficultés financière. Paradoxalement, cette période a également “permis” à certains de booster leur capacité d’épargne. Alors que l’on compte pas moins de 3,82 milliards épargnés pour le seul mois de mars, les citoyens ne semblent pas décidés à dépenser leurs économies de sitôt. La crainte d’affronter le virus, d’aborder un avenir financier fragile ou de faire face à une seconde vague, provoque la prudence des consommateurs.

Quand consommation rime avec interrogation

Outre les consommateurs soucieux de reprendre un train de vie “normal” face au virus toujours présent, d’autres se posent des questions, sans pour autant avoir de réponses. Où, quand et quoi consommer quand cette période de l’année est habituellement propices aux achats des prochaines vacances d’été ? La projection des prochains mois, encore floue sur la possibilité de circuler, incite le public à patienter. Une attente qui ne pousse logiquement pas les français à consommer.

 

Réouverture des commerces: Grandes Enseignes VS Petits Commerçants

Quelques jours après le déconfinement, nous avons pu analyser le comportement des consommateurs à l’égard des grandes enseignes. Zara, Ikea, Primark ou encore la Fnac ne désemplissent pas et retrouvent, peu à peu, un rythme de croisière malgré les contraintes des mesures de sécurité liées au Covid19. Les files d’attente s’accumulent au carrefour des géants du marché, faisant pâlir les petits commerçants, inquiets pour l’avenir de leur établissement.

Là où certains peuvent se permettre d’accueillir plusieurs dizaines de clients en même temps, d’autres font face à la surface restreinte de leur commerce qui leur impose parfois de ne pas dépasser 5 clients à la fois. S’ajoute à la capacité d’accueil, des stocks qui dépendent souvent de fournisseurs français ou étrangers qui reprennent à peine un rythme de fabrication, impactant ainsi les besoins des commerçants. Les moyens investis en communication (publicité télé, radio, affichage), jouent également en faveur des grandes enseignes et font défaut aux commerces de proximité qui n’ont pas la capacité financière de rivaliser sur ce terrain. La Confédération des commerçants de France juge désastreuses les pratiques des géants du “massmarket” : miser sur des prix cassés pour écouler leur stock et attirer à nouveau les consommateurs.

 

A plus d’une semaine du déconfinement, un nuage persiste au-dessus des commerces de proximité. Des villes viennent en aide à leurs petits commerçants, mais cela sera t-il suffisant pour entamer un retour à la normale ?