Réouverture des frontières: Comment va évoluer le tourisme en France ?
Depuis plusieurs mois, le monde, y compris la France, connaît une crise sanitaire faisant considérablement ralentir l’économie mondiale. Le secteur CHR, qui doit une partie de son activité au tourisme, a été fortement impacté par les mesures prises par le Gouvernement. Grâce à la réouverture des frontières de l’Espace Schengen le 15 juin dernier, les acteurs du tourisme s’imaginent à nouveau souffler en accueillant les voyageurs étrangers.
Cafés et restaurants : Les professionnels oscillent entre soulagement et inquiétude
Depuis ce lundi 15 juin, l’ensemble des cafés et restaurants ont pu rouvrir leurs portes partout en France. Une nouvelle saluée par l’ensemble des acteurs qui se disent néanmoins inquiets pour l’avenir. Le recul pris par les professionnels ayant déjà ouverts illustre davantage l’appréhension d’aborder cette période décisive qu’est l’été. Activité dégradée influencée par le protocole sanitaire, l’absence des touristes étrangers, l’organisation parfois complexe et coûteuse pour certaines entreprises, sont autant de faits déstabilisants qui favorisent la crainte du secteur.
Cependant, une nouvelle étape vient d’être atteinte. L’ouverture des frontières, la reprise de l’école obligatoire, l’ouverture des cafés, hôtels et restaurants partout en France sont bels et bien des facteurs favorisant le retour à la normale de l’activité sociale et économique. Un élan de soulagement est donc à noter pour les acteurs, impatients de retrouver leur clientèle et leurs habitudes.
Secteur de l’hôtellerie : un optimisme prudent
Jusqu’aux annonces du Président Emmanuel Macron ce dimanche 14 juin dernier, les français restaient prudents quant à l’organisation de leur prochaines vacances d’été, impactant un peu plus le secteur de l’hôtellerie dans l’attente de nouvelles mesures. C’est chose faite ! Bien que certains touristes soient encore timides à l’idée de réserver leur séjour, on compte néanmoins une augmentation de 10% des réservations entre le 5 et le 9 juin. Une reprise lente mais encourageante après ces mois mis entre parenthèse.
On note également une démarche étendue de l’offre, réduisant ainsi les prix des nuitées pour attirer le plus grand nombre de touristes. Des prix sacrifiés, des chèques vacances avantageux pour les français, des initiatives créatives prises par certains hôtels, à l’image d’un parcours client sans contact, sont autant de critères pouvant faire naître le désir des consommateurs pour aborder leur prochaines vacances.
Tourisme: Les nouveaux désirs des consommateurs
Depuis quelques jours maintenant, les européens peuvent à nouveau se projeter dans leur projet de vacances, hors frontières, alors que de nouveaux désirs apparaissent. Il faut dire que la crise sanitaire, portée par le COVID-19, a influencé l’évolution des attentes des consommateurs faisant de certains critères, des éléments essentiels pour établir un sentiment de confiance entre voyageurs et professionnels du tourisme.
Alors que le prix ou la situation géographique pesait dans la décision finale des réservations touristiques, c’est aujourd’hui la sécurité, la flexibilité et la transparence qui entrent en force dans le poids de la décision d'“achat” du consommateur. Les entreprises qui s’adapteront à ces nouveaux critères, en communiquant davantage sur les mesures de sécurité (propreté, hygiène, activités favorisant la distanciation sociale) et leur flexibilité (horaire, service), auront un avantage concurrentiel non négligeable pouvant faire pencher la balance.
Selon une étude menée par la plateforme touristique Tripadvisor, on note une hausse de 218% des intentions des touristes à privilégier une destination orientée vers la détente. Plus de la moitié d’entre eux se disent même enclin à choisir un lieu hors des sentiers battus. Le confinement, bien qu’il ai pu entraîner une restriction des liens sociaux, a visiblement fait évoluer les envies et les besoins des consommateurs. La situation anxiogène omniprésente à nettement favoriser les envies de relaxation et de bien-être en se tournant vers des destinations plus “vertes” et plus tranquilles. Bien que le désir de voyage reste entier chez le consommateur, il souhaite néanmoins profiter d’un séjour plus court, plus près de son domicile, privilégiant ainsi la voiture aux escales aériennes.
Bien que cette année soit terni par la crise sanitaire, et financière des entreprises, les consommateurs manifestent plus que tout leur désir de prévoir des vacances sous le signe du relâchement. Une bonne nouvelle pour les acteurs du tourisme en France, qui s’inquiètent néanmoins de l’absence de la clientèle internationale long-courrier.