CHR et COVID-19 : Les nouvelles mesures liées au regain de l’épidémie en France
Ces derniers jours sont rythmés par de nouvelles préoccupations sanitaires impactant directement les acteurs du secteur. Malgré une courte saison estivale, c’est avec beaucoup d’attente que les cafés, hôtels et restaurants appréhendaient la reprise. C’est après une allocution du Gouvernement le 17 septembre dernier que les préfets des départements les plus touchés par le COVID-19 ont décidé de prendre des mesures plus restrictives. Comment expliquer la situation actuelle et que va-t-il se passer dans les semaines à venir ?
Une reprise de l’activité vs Une reprise de l’épidémie
Ces deux mois d’été, arrivés post-confinement, ont plus que jamais incité les populations à prendre le large, certes moins longtemps et plus près, mais cette nouvelle tendance a permis au secteur CHR de sortir malgré tout la tête de l’eau. Ainsi, les français ont suivi les conseils sanitaires en choisissant de rester en France et (re)découvrir ainsi ses belles régions. Une démarche qui a servi de soutien direct aux acteurs touristiques locaux. A ce titre, de nombreuses vagues touristiques se sont fait sentir dans tout l'hexagone, entraînant ainsi de nouvelles inquiétudes liées à l’épidémie. En effet, certaines villes ont fait les frais de ce succès et accusent aujourd’hui le coup d’une évolution du nombre de cas infectés par le virus.
Cette hausse s’explique également par le retour à la normale de l’activité, incitant les usagers à se déplacer pour rejoindre leur espace de travail. Proximité dans les transports en commun, les bureaux, les écoles, les grands événements (réunion de famille, amis, mariages, concerts ou expositions), autant de rassemblements humains qui justifient l’apparition de clusters un peu partout en France.
Quelles sont les mesures mises en place pour limiter la propagation active du virus ?
Le port du masque obligatoire
Ce fut annoncé à la fin du mois d’août par Emmanuel Macron, la mesure a été respectée : le port du masque obligatoire en entreprise est adopté par l’ensemble des salariés depuis le 1er septembre. On note toutefois des exceptions à cette règle sanitaire, parmi elles, on retient les lieux...
• … disposant d’une extraction d’air,
• … ayant un grand volume et permettant ainsi une distanciation sociale suffisante,
• … disposant d’une ventilation mécanique,
• … mettant à disposition des visières à l’ensemble des salariés,
• … disposant de vitres de protections installées entre les postes de travail, ...
En outre, ces dispositions doivent être respectées sous peine de sanctions prononcées par l’inspection du travail. Du procès verbal au référé judiciaire, les possibilités d’actions sont nombreuses et doivent encourager les entreprises à ne pas négliger les obligations en vigueur.
Pour certaines villes, dont la circulation du virus est active, le port du masque est imposé à l’ensemble de la population dans les espaces extérieurs. Environ 1000 communes françaises sont donc concernées par cette mesure, à l’image de Paris, Lyon, Biarritz, La Rochelle, Bordeaux ou Cannes. Cette mise en place vise ainsi à maîtriser la propagation du virus dans les zones dites “rouge”.
Un couvre-feu dans les bars et restaurants
Cette mesure inquiète bon nombre d’acteurs du secteur ainsi que beaucoup d’élus. Mais le couperet tombe peu à peu dans les grandes villes concernées par le taux de propagation du COVID-19 d’autant que les préfets ont le pouvoir d’instaurer un couvre-feu visant principalement les bars, voire les restaurants. Malgré le relâchement constaté pendant les vacances d’été, l’objectif est désormais de se ressaisir et cela passe par des mesures sanitaires strictes. C’est le cas de grandes villes se situant en “zone d’alerte renforcée” comme Bordeaux, Lyon, Nice, Paris Toulouse, Rennes, Rouen et Grenoble où il a été décidé que les bars et les restaurants devront fermer dès 22h à partir du 28 septembre. Pire encore, les bars et restaurants de la métropole Aix-Marseille et de la Guadeloupe, considérées comme “zones d’alerte maximale”, seront contraints à une fermeture totale dès ce samedi. Les professionnels du secteur ne décolèrent pas et se disent fragilisés par cette nouvelle qui assoit un peu plus l’instabilité économique des mois à venir. Un retour à la normale n’est plus réellement espéré à court terme.
La jauge réduite des grands événements
De nombreux événements sont reportés à 2021 : salons, expositions, rendez-vous sportifs… “Ce n’est que partie remise” en attendant l’amélioration des conditions sanitaires. A Toulouse par exemple, la jauge se réduit considérablement passant de 5000 à 1000 personnes maximum. Les grands événements, à l’image des rencontres sportives ou de la Foire Internationale de Toulouse, se voient donc organisés à marge réduite. Pour l’ensemble des événements reportés à 2021, l’attente sera longue, sans garantie de leur réelle mise en œuvre.
De nouvelles mesures attendues dans les prochains jours ?
Après le port du masque obligatoire en entreprise et dans certaines villes de France, après la restriction de l’accueil au public de certains grands événements, on note de nouvelles mesures, à l’image des regroupements de plus de 10 personnes interdits dans les lieux publics, de l’interdiction de consommer debout dans les bars et restaurants, de leur fermeture anticipée dès 22h, et même de leur fermeture totale dans les zones dites d’alerte maximale. De nouvelles mesures sont-elle encore à attendre dans les prochains jours ?
Les mesures mises en place répondent naturellement à l’inquiétude liée à la propagation du virus. Les professionnels du secteur sont une fois de plus dans l’attente, et redoutent un retour en arrière qui impacterait directement la pérennité de leurs entreprises ou de leurs commerces et la consommation des français. On espère que ces nouvelles restrictions seront temporaires mais surtout suffisantes pour calmer l’actuel pic sanitaire et qu’elles permettent de retrouver un nouveau souffle avant les fêtes de fin d’année.